Le langage du temps

L'essence du rite sacré

Les formules de périscope

En ce jour-là

Le langage du temps

L'outil principal de la théologie pratique, c’est-à-dire, de la nature même de l’office divin, de la prière même, de la vie spirituelle, en tant que telle, est le temps.

La théologie pratique est une science sur le temps, en premier lieu, et, seulement en second lieu, sur la liturgie, les sacrements, les énergies sacrées de Dieu, à travers lesquelles est érigé le Royaume de la grâce. La connaissance des mystères du temps fait passer la nature intellectuelle de la théologie dans le domaine pratique. Cette connaissance nous permet d’adhérer, d'entrer dans la famille de Dieu, dans la communauté des gens adéquats. C’est le seul groupe social où il n'y a pas d’anormaux, pas d’ignobles, pas de proches prêts à vous faire une méchanceté pour expliquer, par la suite : « C’est pour ton bien, mon frère! »

La famille universelle de Dieu est le seul endroit où il n’y a pas de fous. En outre, après avoir maîtrisé le mystère du temps et entré dans la famille de Dieu, notre prière retrouve la force du Nouveau Testament. C’est cette force qui provoque tout changement de l’être, à la demande du sobor.

Cet aspect est souligné, à maintes reprises, dans l’Evangile : « En vérité, en vérité je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom: demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16:23-24).

Le monde des forces spirituelles communique dans un format spécial, dans le langage sacré du temps, dans ce même langage angélique dont l'apôtre Paul a parlé.

Comme dans les réseaux électroniques, il y a des protocoles spécifiques qui servent à transmettre l'information, dans le monde spirituel, il y a également un langage spécial dans lequel se passe la communication. Si les protocoles de communication ne sont pas installés sur l'ordinateur, il ne peut pas se connecter à l'Internet, de même dans le monde spirituel, si le peuple ne maitrise pas le langage du temps, il regarde tristement le Ciel, avec les yeux qui ne voient rien et les oreilles qui n’entendent rien. Par conséquent, le sujet principal de l'étude de la vraie théologie est le temps. Parce qu’à travers le temps sont révélées tous les autres mystères, destinés à l’usage pratique, à l’instauration du pouvoir de Dieu dans l'univers entier, à la gouvernance du monde. Tel est l’objectif de l’existence de l'église.

Le langage du temps est un «protocole de la communication» avec le monde spirituel.

« Et le septième ange sonna de la trompette, et l'on entendit dans le ciel des voix fortes qui disaient: " L'empire du monde a passé à notre Seigneur et à son Christ, et il régnera aux siècles des siècles » (Apocalypse de Saint-Jean 11:15).

L'empire du monde passera à notre Seigneur et à son Christ.

Le temps est un porteur de tous les dons inépuisables provenant du Père des lumières. Les Dons du Saint Esprit sont enveloppés dans les flux du temps, ils ne tombent pas tout simplement, on ne sait pas comment. L’enseignement du Nouveau Testament est réfléchi, mesuré et compris par les catégories du temps. Le temps, après tout, est ce facteur qui distingue le profane de celui qui connait, de celui qui est initié dans les mystères du Royaume de Christ.

L'essence du rite sacré

Le langage du temps est ces mots du Créateur qui font passer notre monde du néant à l'être.

« C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que les choses que l'on voit n'ont pas été faites de choses visibles » (Hébreux 11:3).

Par conséquent, ce format permet de parler des choses extrêmement étendues et profondes qui englobent la Création dans son intégralité. Le langage du temps est l'essence de la Raison Christique, à travers laquelle l’homme acquiert la ressemblance avec Dieu, acquiert l’être à l'image de Dieu le Verbe, à travers Lequel sont créés des siècles. Par conséquent, tout le système liturgique est relié au temps. Cela ne se fait pas pour la raison d’une réglementation externe, mais pour relier les rites extérieurs aux flux internes du temps. Parce que la grâce provient d’une connexion de la réalité matérielle avec les flux spirituels du temps. En cela consiste l'essence du rite sacré. Par conséquent, la formule principale de la prière est une bénédiction par le temps: «Béni soit notre Dieu toujours, maintenant et toujours, et à l'âge. Amen. "

Les formules des périscopes

Tout ce qui est saint dans l'église, tout est relié au temps. Sinon la grâce ne fonctionnerait pas. Il y a des formules spéciales des périscopes, prévues à cet effet. L'ensemble du texte de l'Évangile est divisé en nombre des jours dans une année, de sorte que le temps de chaque jour soit lié aux saintes paroles de l'Evangile.

Il existe sept formules pour les quatre Evangiles et quatre formules pour l'Apôtre. Ces formules relient les textes extérieurs de la Sainte Ecriture aux flux spirituels intérieurs du temps qui portent des significations sacrées. Même si la formule des périscopes ne contient pas de propos sur le temps, il s’agit, en tout cas, des flux existentiels, car ce sont eux qui sont les porteurs des significations spirituelles.

Les formules des péricopes:

1. En ce jour-là...

2. En ces jours-là...

3. Et moi, je vous le dis...

4. Jésus parla à ses disciples...

5. Et il leur parla en parabole…

6. Jésus parla aux Juifs venus à Lui...

7. Jésus parla aux Juifs qui ont cru en Lui...

Le temps est l'énergie de la Raison Christique. Par conséquent, les principales formules sont « En ce jour-là» et « En ces jours-là ». Les formules des périscopes sont une sorte des clés pour la compréhension d’une plaque intérieure tectonique-spirituelle. Tous les textes de la Sainte Écriture sont basés sur les plaques tectoniques originales de Dieu. Ce sont des couches des énergies existentielles dans lesquelles baigne la Création. Seulement après avoir pénétré dans la profondeur de ces plaques, on obtient un système de coordonnées correct. Nous obtenons la clé vers les significations profondes. Les formules des périscopes sont ces mêmes clés. Ils montrent sur quelle plaque tectonique sont construits les événements décrits et sous quel angle il est nécessaire de les percevoir.

Par exemple, « et moi, je vous le dis ». Ici, Dieu s’adresse à toute la Création. C’est comme si, un jour particulièrement solennel, tout ce qui habite tous les mondes, céleste, terrestre et même le monde souterrain, tout se ressemble sur la même place et s’immobilise, puis apparait le Rois de la Création et commence à prononcer des paroles destinées à tout ce qui existe. Pouvez-vous imaginer à quel point c’est solennel et important?! Tels étaient les sentiments de premiers chrétiens à la lecture de l'Evangile.

« Jésus parla à ses disciples ». Ce flux de l’énergie de Dieu agit uniquement à l’intérieur du sobor du Nouveau Testament. Il est adressé à ceux à qui est donné de connaître les mystères de Dieu.

« Et il leur parla en parabole ». Ce flux est rependu vers l'extérieur. Sur ceux qui n’ont pas encore passé le point médian et se trouvent dans un état des nourrissons. Les noix de la Sagesse Divine ne sont pas encore à leur portée. L'orthodoxie moderne est principalement basée sur cette plaque tectonique. Par exemple, le père Dmitry Smirnov, l'un des plus impressionnants prédicateurs, a maitrisé, à la perfection, le langage des paraboles, à la lettre. Cependant, la nourriture solide est absente de ses prédications.

« Jésus parla aux Juifs venus à Lui ». Ici deux flux sont affrontés. L'énergie de Dieu entre en confrontation avec l'énergie du prince de ce monde. Les juifs aveuglés réalisent leur mission historique pour contrer le Projet de Dieu. Ainsi, ils contribuent indirectement à l'établissement du Royaume Divino-Humain. L'apôtre Paul en parle ainsi: «Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous» (Romains 11:32).

« Jésus parla aux Juifs qui ont cru en Lui ». Ici agit le flux du temps messianique, lorsqu’à la fin des temps, après le passage du point médian de l’être, la force de Dieu triomphera sur les forces de la première bête, et beaucoup de juifs cesseront lutter contre Dieu et croiront en Christ.

En ce jour-là

Cependant, les principales formules des périscopes sont « En ce jour-là » et « En ces jours-là ». Cela signifie « il y a longtemps », « dans les temps anciens » ou « depuis le début du siècle ». Ici, il s’agit non seulement d’une histoire instructive des temps anciens. Il ne s’agit même pas d’une quelconque plaque tectonique de la Création, mais de tout l’être en tant que tel. Ici, l'espace narratif est construit non pas sur l’horizontale linéaire, mais sur la verticale spirituelle. « En ce jour-là » signifie « au début des commencements et à jamais », « au cœur de tous les temps », « à la base de tout l’être ». Tel est le sens de cette phrase. En conséquence, la phrase « en ces jours-là » signifie «chaque jour», « à tout instant», «à tout instant de l’être du monde ».

Ainsi, « En ce jour-là » est l'essence même de la Création, présentée dans son intégralité. Tandis que « En ces jours-là » est l'essence de la Création, révélée dans l’ordre privé, présentée du point de vue de chaque instant de son existence.

Toute l'histoire de l'humanité, aussi bien du passé que du présent et de l'avenir, est basée sur les événements évangéliques. Ils contiennent des modèles de tous les âges. Christ est toujours crucifié, et Il ressuscite toujours. Et l'Archange Gabriel, par exemple, vient toujours avec la Bonne Nouvelle le sixième mois après la conception de Saint Jean le Baptiste par la Sainte Elizabeth. Et la Sainte Marie rencontre Elizabeth et vit chez elle pendant trois mois jusqu’au moment de son accouchement. Cela se produit toujours, également, parce qu'il s’agit des étapes spirituelles de la maturation de l'âme ici. Ils sont universels et se produisent selon les mêmes lois. Dans l'âme d'un homme, aussi bien que dans toute l'histoire de l'humanité. L’esprit mûrit au fil du temps, c’est pourquoi les étapes de la maturation sont mesurées par les temps.

Jusqu'au Sixième Jour, c’est-à-dire, jusqu'au point médian, nous mûrissons jusqu’à l’état soborial. Au moment du passage du point médian nous parvient l’énergie de l'Archange Gabriel, tout comme à la Sainte Vierge Marie, et nous recevons la Bonne Nouvelle sur notre salut, c’est parce que le mystère du Royaume nous est révélé. Ainsi, nous commençons, d’une part, à porter en nous un bébé saint trinitaire, et, d’autre part, à préparer, comme Saint Jean-Baptiste, tout notre être terrestre à la vie dans le Royaume Céleste. Maintenant nous avons un nouveau sens de notre existence. Maintenant, Dieu vit en nous. Il est symbolisé par la Sainte Marie. Tandis que l’être extérieur est symbolisé par Jean-Baptiste. Et nous le consacrons, lui-aussi, à Dieu.

Ainsi, les formules des péricopes servent au rite sacré. Pour que ceux, qui se sont rassemblés dans l’église, puissent relier le texte de la Sainte Écriture au flux approprié de l’être. L'Evangile doit être perçue à travers le prisme de tout le temps, et le présent, et à jamais, c’est-à-dire, qui se passe à chaque instant de l’être, à partir de la Création du monde jusqu'à la Fin du Monde. Aussi bien que du monde du siècle futur. Alors, notre cœur se connectera avec l'énergie de l'Esprit Saint, avec l'énergie de la Raison Christique. Et derrière la description des événements évangéliques extérieurs, les mystères du Royaume des Cieux commenceront à se révéler à nous.

Voilà ce que c’est la pensée spirituelle en tant que telle. Elle est toujours associée avec le temps. Parce que le temps est un porteur de l'énergie de la Raison Divine.

 

 

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